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L’opposition divisée sur la participation aux élections législatives et communales

La question de la participation de l’opposition aux élections législatives et communales de janvier et février 2025 divise la scène politique comorienne. Suite à la convocation officielle du corps électoral par le chef de l’État Azali Assoumani, plusieurs voix discordantes s’élèvent au sein de l’opposition, reflétant des stratégies divergentes quant à l’approche à adopter face à ces élections décisives.

D’un côté, Me Said Larifou, leader du mouvement RIDJA-PACTEF, plaide pour un boycott complet des élections. Selon lui, les conditions nécessaires pour des élections libres et transparentes ne sont toujours pas réunies, compromettant ainsi l’équité et la légitimité de tout processus électoral. Il critique la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour son manque d’indépendance, soulignant les mêmes défaillances observées lors de la présidentielle de janvier 2024.

D’un autre côté, des personnalités de l’opposition, telles que l’ancien ministre Fahmi Said Ibrahim, prônent une participation active aux élections. Ces leaders estiment qu’un boycott ne ferait que consolider la position du pouvoir en place, et que la seule façon de représenter les intérêts du peuple comorien est de participer au processus démocratique pour offrir une véritable alternative politique.

Analyse de la situation politique par Mahafidh Eddine Ibrahim

Pour mieux comprendre la situation, nous avons sollicité l’avis de Mahafidh Eddine Ibrahim, membre influent du parti Naribarikishe yi Komor. Selon lui, le climat politique actuel demeure tendu. Il dénonce la reconduction de la même CENI, l’accusant d’avoir manipulé les résultats des dernières élections présidentielles. Tant que les règles du jeu ne seront pas clarifiées et que des garanties institutionnelles ne seront pas apportées, parler de « participation libre et transparente » relève de l’utopie.

Malgré ces divergences d’opinion, une chose est certaine : l’opposition est à un carrefour crucial. Sa capacité à s’unir et à définir une stratégie commune pourrait bien déterminer l’avenir de la politique comorienne. La question de la participation ou du boycott des prochaines élections va au-delà de l’action politique : elle pose un défi de confiance envers les institutions et de l’implication citoyenne.

Les objectifs du RIDJA-PACTEF : transparence et réformes

Pour Me Said Larifou et le RIDJA-PACTEF, l’objectif est clair : établir des conditions électorales transparentes et fiables. Cela inclut le renforcement des garanties institutionnelles et la création d’un cadre propice à des élections réellement démocratiques. Le parti appelle également à une mobilisation internationale pour exercer une pression sur les autorités et promouvoir des réformes électorales significatives avant le scrutin de 2025. Ces demandes visent à protéger l’avenir de la démocratie comorienne et à offrir aux citoyens la possibilité de choisir librement leurs représentants.