Présidentielle comorienne 2024 : un tournant décisif pour l’avenir politique et panafricain

Alors que l’ élection présidentielle aux Comores s’est déroulé le 14 janvier 2024, le climat politique de l’archipel suscite bien des interrogations. Dans une interview récemment accordée au journal Le Quotidien, Me Said Larifou, avocat et homme politique comorien, s’est exprimé sur les enjeux qui entourent cette échéance cruciale. Son analyse, tout à la fois critique et tournée vers l’avenir, éclaire les défis auxquels font face les Comores et, plus largement, le continent africain.


Contexte politique et tensions en jeu

D’emblée, Me Larifou souligne le climat politique tendu qui prévaut aux Comores. À l’approche de l’élection, le pays se trouve confronté à des défis institutionnels, notamment autour des questions de légalité et de légitimité concernant la candidature du président sortant. Selon lui, il est essentiel de garantir une compétition électorale équitable, où toutes les sensibilités politiques puissent être représentées et respectées.

De manière plus large, Me Larifou regrette que des mesures aient été prises pour verrouiller la scène politique, notamment en modifiant ou en contournant certaines règles constitutionnelles. Pour autant, il demeure convaincu que les Comoriens doivent faire preuve de résilience et trouver en eux-mêmes les ressources nécessaires pour sortir d’une telle impasse.


Le rôle de l’Union Africaine et de la Cédéao

Dans son entretien, Me Larifou insiste sur l’importance de l’implication des organisations régionales dans le processus électoral comorien. Il affirme que l’Union Africaine, de même que la Cédéao, devrait jouer un rôle plus actif et plus adapté à la réalité des pays africains. Selon lui, les mécanismes d’intervention actuels mériteraient d’être repensés pour mieux tenir compte des dynamiques propres à chaque État, plutôt que de s’en tenir à des réponses uniformes et parfois inadaptées.

En outre, Me Larifou entrevoit la nécessité d’une évolution des approches diplomatiques, afin de prévenir les crises institutionnelles et de favoriser une véritable transformation démocratique. C’est dans cet esprit que, selon lui, la consolidation de la démocratie en Afrique passe par des réformes en profondeur et par une meilleure coordination entre les acteurs nationaux et internationaux.


Vers un renouveau panafricain ?

Au-delà de la situation aux Comores, Me Larifou plaide pour la création d’un nouveau mouvement panafricain, capable de rassembler l’ensemble du continent autour de valeurs d’humanisme et de diversité politique. Il insiste sur la nécessité pour les pays africains d’innover, de trouver des solutions internes à leurs problèmes et de renforcer l’adhésion citoyenne aux institutions.

Pour cet avocat et homme politique, l’Afrique doit répondre avec courage et créativité aux défis sécuritaires, économiques et sociaux auxquels elle fait face. Seule une véritable coopération régionale, portée par des dirigeants conscients des réalités locales, permettra de faire émerger des réformes durables, transparentes et inclusives.


Enjeux et perspectives

La présidentielle comorienne de janvier 2024 cristallise des enjeux majeurs : la stabilité institutionnelle, la confiance des citoyens dans le processus électoral et l’avenir démocratique du pays. Dans un contexte où la liberté d’expression et les droits fondamentaux sont parfois questionnés, la voix de Me Larifou se veut à la fois critique et porteuse d’espoir : pour lui, il est impératif que les Comores se réapproprient leur destin et restent ouvertes au dialogue avec leurs partenaires régionaux et internationaux.

À travers cet entretien publié dans Le Quotidien, Me Said Larifou rappelle que les défis ne sont pas insurmontables. Avec un leadership éclairé, une société civile dynamique et des institutions renforcées, les Comores et l’ensemble des pays africains pourraient amorcer une nouvelle phase de croissance politique et économique, résolument tournée vers la création d’un espace panafricain où chaque voix compte et où la démocratie sort grandie des urnes.


Article rédigé par l’équipe Ridja Pactef, inspiré de l’interview de Me Said Larifou, avocat et homme politique comorien, publiée dans « Le Quotidien ». Adaptation et synthèse originales destinées à informer nos lecteurs sur les perspectives électorales et le renouveau panafricain.