Me Said Larifou alerte : des milliers de Comoriens en détresse face aux réseaux criminels
Le combat pour la protection des migrants comoriens en Afrique du Nord a été récemment mis en lumière par l’avocat franco-comorien, Me Said Larifou, suite à la libération d’un jeune ressortissant kidnappé entre l’Algérie et la Tunisie à la fin du mois de septembre. Dans une interview accordée à La Gazette des Comores, Me Larifou dénonce l’inaction des autorités et insiste sur l’urgence de prendre des mesures concrètes pour endiguer le phénomène, alors que près de 67 000 Comoriens vivraient dans une situation de détresse sociale.
Une affaire qui révèle l’ampleur de la crise migratoire
Le cas du jeune homme enlevé puis libéré ce 26 décembre met en évidence les risques encourus par les Comoriens souhaitant traverser l’Afrique du Nord. Selon Me Larifou, des réseaux criminels sévissent à la frontière algéro-tunisienne, exploitant la vulnérabilité des migrants. « Cet exemple illustre bien la précarité dans laquelle se trouvent de nombreux Comoriens », souligne l’avocat.
Les politiques migratoires actuelles n’apporteraient pas l’aide nécessaire à ces personnes, laissant la voie libre à des groupes organisés. Me Larifou déplore le manque de coordination entre les autorités comoriennes, régionales et internationales, soulignant que « la solidarité et la coopération sont pourtant indispensables pour lutter efficacement contre ces réseaux ».
67 000 Comoriens en situation difficile
Dans son entretien, l’avocat affirme que 67 000 citoyens comoriens se trouvent aujourd’hui dans une détresse sociale chronique. Il rappelle que de nombreux compatriotes tentent d’émigrer, souvent au péril de leur vie, dans l’espoir de rejoindre l’Europe ou d’autres pays africains où ils estiment pouvoir bénéficier de meilleures perspectives.
Me Larifou insiste sur la nécessité de politiques publiques adaptées à la réalité du terrain et d’un accompagnement des migrants vulnérables. « Les Comores ne peuvent pas gérer ce phénomène seules. Il faut sensibiliser la communauté internationale et s’unir pour proposer des solutions pérennes », explique-t-il.
Une mobilisation urgente et collective
Pour faire face à cette situation complexe, plusieurs pistes sont évoquées :
- Renforcer la coopération régionale : Les pays d’Afrique du Nord et de l’océan Indien doivent échanger davantage et coordonner leurs actions pour mieux contrôler les flux migratoires et lutter contre les groupes criminels.
- Protéger les droits des migrants : Les Comoriens en transit se retrouvent trop souvent sans aucun cadre légal pour les protéger. Des dispositions spéciales devraient être mises en place pour leur assurer sécurité et assistance juridique.
- Développer des programmes d’information : Lutter contre les fausses promesses et la désinformation en informant davantage la jeunesse comorienne sur les risques encourus lors de migrations irrégulières.
- Soutenir des initiatives locales : Favoriser la création d’opportunités économiques aux Comores afin de réduire la nécessité de partir à tout prix.
Une voix qui porte
En combinant son expertise juridique et son engagement politique, Me Said Larifou s’impose comme l’une des figures majeures de la défense des droits des Comoriens. Son appel à l’action rappelle l’urgence d’une mobilisation générale pour assurer la dignité et la sécurité de tous ceux qui, confrontés à la misère et l’errance, cherchent une vie meilleure au-delà des frontières.
« Il est de notre responsabilité collective, autorités et société civile confondues, de briser le silence et de protéger nos compatriotes. » C’est en ces termes que Me Larifou conclut, espérant que cette affaire ne soit pas un simple fait divers de plus, mais bien le point de départ d’une véritable prise de conscience.
Ridja Pactef s’engage à relayer ces messages et à contribuer à sensibiliser le grand public et les décideurs aux drames humains qui se déroulent chaque jour aux portes des Comores. Parce que la protection des droits fondamentaux est une responsabilité commune, il est temps que la communauté internationale agisse et mette fin à l’injustice qui frappe des milliers de personnes vulnérables.