Comores : Un Appel Urgent à l’Union Africaine pour Mettre Fin aux Abus de Pouvoir

Dans une lettre récemment adressée à l’attention de l’honorable Rémy Ngoy Lumbu, président de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, un réseau de leaders panafricains progressistes tire la sonnette d’alarme sur la situation politique en Union des Comores. S’appuyant sur des témoignages et des faits préoccupants, cette correspondance dénonce à la fois la dégradation du climat démocratique et les manœuvres visant à pérenniser une dynastie au sommet de l’État.

Des allégations graves

Selon le document, plusieurs cas d’arrestations et d’assassinats à caractère politique ont été signalés, accompagnés d’une volonté affichée du pouvoir en place, dirigé par le colonel Azali Assoumani, de transférer la présidence à son propre fils. Cette dérive, à la fois autoritaire et contraire aux principes démocratiques, suscite une vive inquiétude parmi les militants des droits humains.

Le texte souligne également la pauvreté chronique qui pousse de nombreux jeunes Comoriens à l’exil, ainsi qu’une corruption galopante qui enrichit un cercle restreint de dirigeants. Aux yeux des auteurs de la lettre, la communauté internationale se doit d’intervenir pour éviter de nouvelles violations des droits fondamentaux dans ce pays insulaire de l’océan Indien.

Un lourd héritage politique

Arrivé à la tête de l’État à la faveur d’un coup d’État en 1999, le colonel Assoumani s’était déjà imposé comme chef de transition, profitant d’un climat politique instable. Par la suite, des élections contestées, couplées à un référendum constitutionnel controversé, ont permis la concentration du pouvoir exécutif entre ses mains. Des accusations de fraude électorale et de pressions politiques ont également alimenté la méfiance envers son régime.

L’appel du Réseau de Solidarité des Leaders Progressistes Panafricains

Face à ces abus présumés, la lettre appelle à une enquête indépendante et transparente, sous l’égide de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Elle demande également la mise en place d’un mécanisme de contrôle international pour garantir la tenue d’élections libres et équitables, notamment les législatives prévues le 12 février 2024.

Hon. Martha Karua SC, coordinatrice du réseau panafricain signataire, enjoint par ailleurs les acteurs politiques comoriens à rétablir l’état de droit dans l’archipel et à protéger les libertés publiques. En soutenant pleinement les initiatives menées par les défenseurs de la démocratie sur place, cette coalition appelle à une mobilisation régionale pour empêcher toute aggravation de la crise.

Conclusion
Cet appel retentissant à l’échelle africaine vise à mettre un terme aux abus de pouvoir qui menacent la stabilité et la crédibilité de l’Union des Comores. Le réseau de leaders progressistes espère que cette démarche incitera la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples à dépêcher une mission d’enquête sur le terrain, afin de promouvoir l’instauration d’une véritable culture démocratique dans la région.