Justice pour Hikima Ahamada : Lettre ouverte de Me Saïd Larifou à Azali Assoumani

L’assassinat tragique de Hikima Ahamada n’est pas un simple fait divers, mais une épreuve qui secoue la société comorienne dans son ensemble. Face à ce drame, Me Saïd Larifou, Président du RIDJA-PACTEF et ancien candidat à l’élection présidentielle, adresse une lettre ouverte à l’actuel chef de l’État, le Colonel Azali Assoumani, pour dénoncer un climat d’impunité grandissant et un système qui banalise la violence.

Une société comorienne en danger

Les Comores ont longtemps été perçues comme une nation de tolérance et de respect de la vie. Pourtant, ces dernières années ont été marquées par une escalade de violences et de crimes, souvent restés impunis. Depuis mai 2016, ce sont 21 crimes qui ont endeuillé le pays, sans que des mesures concrètes ne soient prises pour juguler cette insécurité croissante.

Dans ce contexte d’angoisse et de colère, la réaction du chef de l’État choque par son indifférence. Lors d’une intervention à la mosquée de Pidjani, après la prière du vendredi 7 février 2025, le Colonel Azali Assoumani a déclaré que ce meurtre ne devait pas être dramatisé, sous prétexte qu’il n’est pas le premier du genre.

Une déclaration qui indigne

Ces paroles, loin d’apporter du réconfort aux familles endeuillées, insultent la mémoire des victimes et participent à la banalisation de la violence. Au lieu d’affronter la crise avec responsabilité, ce discours conforte un système où l’impunité devient la norme.

Pour Me Saïd Larifou, ce silence coupable et ce mépris de la souffrance du peuple ne sont pas dignes d’un chef d’État. Au contraire, ils témoignent d’une gouvernance autoritaire qui a recours à l’intimidation et à la répression pour se maintenir au pouvoir.

Un appel à l’action

Face à cette situation, les femmes comoriennes ont pris la parole avec courage, refusant de voir leur pays sombrer dans la peur et l’injustice. Leur mobilisation est un symbole fort : elles exigent que justice soit rendue pour Hikima Ahamada et que des mesures concrètes soient prises pour protéger les citoyens.

Les habitants de Mbeni, la ville natale de Hikima, expriment leur indignation et leur détermination à mettre fin à l’impunité. Ils rappellent que chaque crime commis sous ce régime affaiblit un peu plus les fondements de la société comorienne.

Un tournant pour les Comores

L’assassinat de Hikima Ahamada ne doit pas être un crime de plus qui tombe dans l’oubli. Il doit marquer un point de rupture, un appel à une justice indépendante et à des institutions fortes capables de protéger chaque citoyen.

Me Saïd Larifou appelle les Comoriens, et particulièrement les femmes et la jeunesse, à rester mobilisés. Le temps est venu de dire non à la dictature, à l’arbitraire et à la peur.

L’histoire retiendra ceux qui auront eu le courage de se lever pour la justice et la dignité des Comores.